Le Dr Camille Cornet vous répond

L’anesthésie est une étape essentielle de tout acte chirurgical ou obstétrical et pour certains actes médicaux (endoscopie, radiologie…). Générale ou locorégionale, elle assure confort et sécurité, en supprimant ou atténuant la douleur et en garantissant le maintien d’une position immobile pendant la réalisation de l’opération.

Elle est pratiquée par des médecins spécialisés, les anesthésistes-réanimateurs, assistés d’une équipe infirmière formée tout spécialement : infirmiers anesthésistes diplômés d’état (IADE).

L’anesthésie doit être scrupuleusement préparée. D’une part, parce qu’elle fait intervenir des médicaments, injectés ou inhalés, qui peuvent induire des allergies ou des associations dangereuses avec vos éventuels traitements en cours et, d’autre part, parce qu’elle implique la suppression ou le ralentissement de certains réflexes vitaux (respiration, activité cardiaque, métabolisme…) et qui seront mis sous assistance le temps nécessaire.

Cette consultation est obligatoire et doit avoir lieu au plus tôt dans les 4 semaines avant votre intervention, et au plus tard 48 heures avant, comme l’impose la loi.

Le plus tôt sera le mieux pour permettre d’entreprendre d’éventuelles explorations complémentaires (analyse de sang, électrocardiogramme, consultation avec un autre spécialiste, imagerie médicale…).

Bien s’y préparer

Votre médecin ou chirurgien vous a fourni un questionnaire à remplir sur vos antécédents de santé, vos traitements en cours et vos allergies. Vous devrez impérativement l’apporter, complété et signé, le jour de votre consultation avec l’anesthésiste.

Pensez aussi à apporter tout résultat d’examen (bilan sanguin, imagerie médicale…) qui pourrait être utile, et, impérativement, les ordonnances de vos traitements en cours ou récents (antiagrégants plaquettaires, antidiabétiques, antihypertenseurs…).
Pour cette consultation, nul besoin d’être à jeun ou d’arrêter votre traitement en cours.

Le but de la consultation est double : informer l’anesthésiste de votre état de santé, et vous expliquer le déroulement de votre intervention. Vous pouvez préparer, si vous le souhaitez, une liste de questions à poser et/ou d’informations que vous jugez utile de transmettre à l’anesthésiste et qui ne sont pas évoquées dans le questionnaire.

La consultation

Vous serez reçu à l’hôpital par un médecin anesthésiste, lequel aura pris connaissance de votre dossier médical et aura discuté avec votre médecin des techniques d’anesthésie et d’analgésie (prise en charge de la douleur) les plus adaptées à votre intervention.

Pour votre confort, le manipulateur vous fournira des bouchons d’oreille ou un casque pour écouter de la musique. Le but de cette consultation est de vérifier si ces techniques sont compatibles avec votre état de santé, de vous informer sur leurs bénéfices et leurs risques et sur les cas possibles d’échec et de complications (par exemple d’une anesthésie locorégionale impliquant la réalisation d’une anesthésie générale non programmée).

En pratique, l’anesthésiste commencera par vous interroger sur votre état de santé général, sur vos antécédents médicaux, chirurgicaux et anesthésiques, sur vos allergies et sur les appareils que vous portez (prothèses amovibles ou non, appareil dentaire, lentilles de contact…). Il réalisera également un examen clinique.

Si vous souffrez d’une maladie cardiaque, pulmonaire ou rénale, ou si vous êtes diabétique, et que vous suivez des traitements médicamenteux, il faudra certainement, pour votre sécurité, en suspendre certains. L’anesthésiste vous donnera des consignes qu’il sera très important de respecter concernant l’arrêt puis la reprise de ces traitements.

Vous pourrez échanger avec l’anesthésiste des techniques d’anesthésie et d’analgésie les plus adaptées à votre cas. Il pourra éventuellement vous prescrire des examens complémentaires. Au regard de votre contexte médical, il peut aussi contre-indiquer l’anesthésie, s’il juge le rapport bénéfice/risque défavorable. La décision finale de report ou de non-intervention sera prise conjointement par le chirurgien et l’anesthésiste. Exceptionnellement et en cas de nécessité, l’anesthésiste peut être amené à modifier, le jour J, le choix de la technique d’anesthésie à utiliser.

La consultation d’anesthésie est bien sûr l’occasion pour vous de poser toutes vos questions et d’évoquer vos appréhensions (sur le procédé, les produits, le réveil…). La qualité des soins qui vous sera portée et votre sécurité résident aussi dans votre compréhension des modalités opératoires, dans votre confiance en l’équipe médicale et dans votre coopération tout au long de votre prise en charge.
En fin de consultation, vous devrez, si vous l’acceptez, signer un consentement à la réalisation de l’anesthésie. Si votre intervention comporte un risque hémorragique, l’anesthésiste vous informera également sur la transfusion sanguine.

Notez que même sans votre consentement exprès, l’équipe médicale pourra pratiquer une transfusion, si au cours de l’intervention votre pronostic vital était engagé (article L. 1111–4 du code de la santé publique).

Sachez que si l’anesthésiste vous prescrit un bilan sanguin, vous avez la possibilité de le faire directement au laboratoire d’analyses de l’Hôpital Foch.

Après la consultation

Il est probable que le médecin anesthésiste que vous avez rencontré en consultation ne soit pas celui qui s’occupera de vous le jour de l’intervention. Bien entendu, votre dossier sera transmis à l’anesthésiste qui vous prendra en charge. Avant votre intervention, il viendra se présenter à vous et vous expliquera le déroulement de votre intervention.

À l’issue de la consultation d’anesthésie, vous pourrez être amen à rencontrer l’infirmière préopératoire qui vous informera sur l’hospitalisation et le suivi post-opératoire. Elle vérifiera que tous les éléments du dossier nécessaires à l’intervention sont à jour, vous fournira des conseils d’hygiène à respecter, vous informera sur le jeune et sur la prise de vos traitements médicamenteux. Enfin, l’infirmière préopératoire sera à votre écoute, n’hésitez pas à lui faire part de vos appréhensions et de toutes vos questions.