Le Dr Dr Guillaume Gravel et Mme Agnès Claudine, cadre de santé, vous répondent

La pose d’une chambre implantable, aussi appelée PAC pour « Port-a-Cath », est destinée à permettre l’injection récurrente de traitements médicamenteux dans le système veineux central, sans passer par les veines plus fragiles des bras. Elle est le plus souvent associée à la nécessité de démarrer une chimiothérapie mais est aussi utilisée pour d’autres traitements administrés par voie veineuse d’une manière répétée et sur une longue durée.

Posé par un radiologue interventionnel, le dispositif consiste en un petit boîtier-réservoir relié à un cathéter logé dans une veine. Sa mise en place dure environ 20 minutes. Elle est pratiquée en ambulatoire (hospitalisation de jour), sous anesthésie locale et guidage radiologique, ce qui permet de s’assurer du bon trajet du cathéter.

Lors de votre rendez-vous pour la pose du cathéter à chambre implantable, l’équipe de radiologie interventionnelle fera le point avec vous sur votre santé en général et sur vos activités pouvant impacter la zone du PAC. Il devra plus particulièrement connaître vos éventuels antécédents concernant tout risque de saignement, d’allergies médicamenteuses, d’intolérance à un examen radiologique.

Il devra également savoir si vous êtes enceinte ou susceptible de l’être. N’hésitez pas à mentionner toute information que vous jugeriez utile, et notamment les sports que vous pratiquez. Certains, comme la plongée ou les sports de combat, peuvent être contre-indiqués. Il est indispensable d’apporter la liste écrite des médicaments que vous prenez ainsi que tout document pouvant être utile au médecin (résultats d’analyses, radiographies, échographies, scanners, IRM…).

La veille au soir et le matin même, vous devrez prendre une douche bétadinée (une ordonnance pour de la Bétadine scrub vous aura été remise au préalable).

Il n’est pas nécessaire d’être à jeun. Pour être plus à l’aise, pensez à aller aux toilettes juste avant l’intervention.

Votre intervention se déroulera dans le service du radio-bloc de l ‘Hôpital Foch entièrement rénové et disposant d’un plateau technique ultra performant. Dans la salle de radiologie interventionnelle, vous serez installé en position allongée ou semi-allongée.

Le radiologue procédera tout d’abord à l’injection d’un produit anesthésiant dans la zone d’intervention. Le cathéter est mis en place sous contrôle des rayons X. Le boîtier sera relié au cathéter et inséré sous la peau légèrement en dessous de la clavicule via une incision cutanée d’environ 3 cm.

Pour la fermeture, le radiologue utilise des fils résorbables, qui seront progressivement absorbés par votre organisme. Un pansement sera appliqué sur la chambre implantable jusqu’à sa cicatrisation complète.

L’intervention se terminera par une radio du thorax pour vérifier que le cathéter est bien en place.

Après l’intervention

Vous resterez en position allongée et serez surveillé pendant environ 1 à 2 heures avant de rentrer à la maison.
Vous pourrez ressentir une gêne au niveau du cou les 48 heures suivant la pose, celle-ci pourra être atténuée par la prise d’antalgiques prescrits par le médecin. Sauf prescription contraire, ne prenez pas d’aspirine (risque d’hématome ou de saignements). Bougez régulièrement la tête et le cou dans toutes les directions afin d’éviter un torticolis.

Une douche est possible à condition d’éviter la zone de la cicatrice tant que le pansement est en place. Si malencontreusement, de l’eau venait à mouiller le pansement, tamponnez immédiatement pour sécher la zone.

Passés 4 jours, vous pourrez ôter le pansement en laissant les sutures adhésives en place. Les fils se détacheront naturellement au bout de 10 jours.

Dès cicatrisation, vous retrouverez votre vie quotidienne habituelle (bains, activités, voyages, sport…).
À la fin de votre traitement, le cathéter et la chambre implantable seront retirés sous anesthésie locale.

Les complications de la pose d’un PAC sont habituellement mineures (hématome). Rarement, elles peuvent nécessiter une prise en charge spécifique comme en cas d’infection, de thrombose de la veine, de pneumothorax (fuite d’air du poumon), d’entrée d’air par le cathéter dans la veine, ou enfin de réaction allergique au produit anesthésiant. Dans tous les cas, ces complications sont parfaitement contrôlées par nos équipes médicales.

En cas de fièvre inexpliquée, de douleurs importantes, de gonflement au niveau du cou ou de l’épaule (du côté de la chambre), contactez le service de radiologie interventionnelle au 01 46 25 11 93 ou rendez-vous directement aux urgences de l’hôpital Foch.