Le Dr Georges Rodesch vous répond

Utilisant des technologies de pointe, telles qu’IRM, scanner ou angiographie, la neuroradiologie permet de visualiser avec une très grande précision l’anatomie du cerveau et de la moelle et les pathologies qui s’y développent (c’est la neuroradiologie diagnostique), et de traiter certaines maladies vasculaires de ces organes (c’est la neuroradiologie thérapeutique ou interventionnelle). Sur ces moyens de haute technologie, se greffent des connaissances médicales qui doivent dépasser la stricte description de l’image, puisqu’elles embrassent des données cliniques relevant entre autres de la neurochirurgie, de la neurologie, de l’ORL… Nous devons communiquer de la façon la plus précise possible avec nos interlocuteurs cliniciens (notamment les neurologues et neurochirurgiens), afin, d’une part, que nous ayons une compréhension adéquate de leurs demandes et, d’autre part, que nos diagnostics soient parfaitement saisis par eux.

Représentant un support indispensable pour une meilleure prise en charge des patients, les excellents outils technologiques dont nous disposons ne remplacent pas savoir et expérience, qui restent essentiels : ils les complémentent et servent de base de réflexion pour poser le bon diagnostic. En ce qui concerne la neuroradiologie thérapeutique, la salle d’angiographie où se pratiquent nos interventions est un équivalent de bloc opératoire (on parle de  « Radiobloc » à Foch). À la technique de cathétérisme (faire progresser sous contrôle radiologique à l’intérieur des vaisseaux cérébraux de fins tuyaux plastiques pour atteindre « la cible » que représente la lésion et la traiter), doivent s’adjoindre également des connaissances cliniques, médicales, du neuroradiologue interventionnel, qui prend dès lors en considération le patient dans sa globalité : c’est-à-dire non seulement la maladie dont il souffre, mais sa souffrance elle-même, son inquiétude, son angoisse parfois face à son diagnostic et face à la  « blouse blanche ». Le patient se confie à nous, à nous d’honorer sa confiance. L’humain doit ainsi rester au centre de nos préoccupations. La neuroradiologie est donc une discipline à la croisée des moyens radiologiques de pointe, d’un savoir médical exigeant et d’une prise en charge du malade dans ses divers aspects.

Quelles sont les différentes prises en charge proposées par les deux pans, diagnostique et interventionnelle, de votre discipline ?

Grâce à la neuroradiologie diagnostique, nous avons la possibilité de détecter et préciser, en utilisant le scanner et l’IRM, les pathologies du cerveau, de la moelle, ainsi que de la tête et du cou. Notre équipe prend donc en charge tous les malades suspects de lésions de ce type adressés par les autres spécialistes, afin de mettre en évidence les causes de leurs symptômes.

Pratiquée dans la salle d’angiographie, la neuroradiologie interventionnelle dispose de deux modes d’action :

  • par la technique endovasculaire, elle traite les pathologies des vaisseaux cérébraux et certaines affections tumorales :

            * soit en bouchant les vaisseaux pathologiques ou leurs segments malades (c’est-à-dire en déconnectant ces lésions de la circulation générale), pour les rendre ainsi non fonctionnels,

            * soit en débouchant des vaisseaux cérébraux occlus par un caillot pour rétablir une circulation de sang et donc une vascularisation du cerveau à nouveau (c’est le principe de la thrombectomie pour traiter l’AVC).

  • par la voie percutanée, la neuroradiologie interventionnelle prend principalement en charge les affections dégénératives du rachis (hernies discales, vertébroplasties…) en ponctionnant à travers la peau les lésions responsables des symptômes du patient.

Quelles interventions peuvent se faire en ambulatoire ?

Sauf pour les malades hospitalisés, toute la neuroradiologie diagnostique est réalisée en ambulatoire. Le malade vient de l’extérieur, bénéficie de son examen et repart une fois-celui-ci réalisé. En interventionnel, certains gestes simples, telles l’artériographie diagnostique et la ponction sclérose de malformations vasculaires superficielles, sont aussi réalisables en ambulatoire. En revanche, pour les autres actes, plus lourds, la neuroradiologie thérapeutique nécessite la plupart du temps une hospitalisation du patient : bien que l’on n’ouvre pas la tête ou le dos du patient, on intervient quand même sur le système nerveux.